Par Richard Thibault, président de RTCOMM
Faire parler de soi en bien a toujours été un facteur de développement important. Surtout à une époque où les besoins en main-d’œuvre sont si criants. Voilà pourquoi notre organisation doit disposer de porte-parole aguerris, bien formés, compétents et disponibles pour aller parler de leur entreprise sur toutes les tribunes. https://rtcomm.qc.ca/formations/relations-avec-les-medias/
Il y a maintenant des années qu’on nous rappelle que la disponibilité de la main-d’œuvre posera problème aux entreprises d’ici. De fait, les spécialistes s’entendent pour dire que c’est janvier 2013 qui marque un point de rupture pour ce qui est de la main-d’œuvre au Québec, alors que c’est très précisément à ce moment que le nombre de personnes en âge de travailler a commencé à diminuer, compromettant ainsi les efforts de développement et d’expansion.
De fait, c’est au Québec que le taux de postes vacants est le plus élevé, avec 116 440 emplois inoccupés pour le deuxième trimestre de 2018, selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Par rapport aux trois premiers mois de l’année, il s’agit d’une hausse de 23 485 postes (+ 25,3 %). Au Canada, la FECI estime à 397 400 le nombre de postes qui sont demeurés inoccupés au pays, le plus haut taux jamais enregistré. Pour compenser, on déploie des stratégies pour attirer les travailleurs qui œuvrent chez la concurrence, on pense à l’immigration ou au retour des aînés sur le marché du travail. Il existe toutefois un facteur incontournable.
Une bonne image, un incontournable!
Une étude toujours actuelle publiée dans la revue scientifique américaine Journal of Organizational Psychology au milieu des années 2010, effectuée auprès de 300 étudiants en administration de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) et de l’Outaouais (UQO), démontrait que l’image d’une entreprise est un facteur important pour le recrutement et la rétention de la main-d’œuvre. Confronté au choix entre plusieurs employeurs potentiels, le futur candidat optera pour celui dont l’image de marque est la meilleure et le plus en lien avec les critères recherchés par ce dernier. Et ce ne sont pas les récentes activités de Bombardier en matière de relations publiques qui sont un exemple à suivre.
L’image est cette impression de familiarité qui émane d’une organisation et elle compte parmi ses atouts majeurs. Les partenaires et le public en général sont très certainement influencés par la manière avec laquelle ils sont abordés, par l’image d’excellence de tout produit qu’ils achètent, de toute organisation avec laquelle ils sont en contact. D’ailleurs, le public associe, souvent sans même s’en rendre compte, la qualité d’un produit ou d’un service avec l’image de marque qu’une organisation projette. Une bonne image de marque est donc un facteur essentiel de succès. En effet, la sagesse populaire veut qu’une bonne réputation ne s’acquière jamais sans un fond de vérité. Or, tous le savent, le succès attire le succès.
Le rôle des communications
On découvre ainsi par un autre angle l’importance stratégique des communications pour une organisation. On réalise maintenant, notamment grâce à l’étude récente citée plus haut, que les investissements en relations publiques valent aussi leur pesant d’or. Salaire, avantages sociaux, conditions et environnement de travail sont toujours importants. Mais l’étude démontre encore que ce qu’on raconte sur l’image d’une organisation est aussi important que le climat et les conditions de travail qu’elle offre, et constitue un facteur déterminant dans l’embauche et la rétention du personnel. Il est essentiel de considérer l’image et la réputation d’une organisation comme des valeurs sûres, qui pèsent tout autant dans le choix des candidats qu’on réussira à intéresser.
Les communications, un processus continu
Pour être efficaces et productives, les communications d’une organisation ne peuvent plus être utilisées uniquement pour éteindre des feux, ballottées au gré des humeurs de certains et selon une conjoncture mal définie. En effet, implanter une démarche de communication, c’est d’abord accepter de concilier l’intérêt de l’organisation avec ceux de qui dépend sa croissance. C’est ensuite concevoir un plan d’action capable d’établir et de maintenir des relations de confiance avec l’ensemble de ses publics. C’est enfin revoir les objectifs et rééquilibrer les moyens retenus après analyse des résultats obtenus.
En terminant, pour celles et ceux qui croient qu’avoir fait un jour parler de son organisation dans le journal est suffisant pour obtenir notoriété et reconnaissance, je vous invite à méditer sur la séquence suivante, inspirée des vertus de la répétition, pierre angulaire de l’apprentissage, de l’enseignement et du marketing :
- La 1re fois qu’une personne regarde une publicité, elle ne la voit pas.
- La 2e fois, elle ne la remarque pas.
- La 3e fois, elle est consciente de son existence.
- La 4e fois, elle se rappelle vaguement l’avoir déjà vue.
- La 5e fois, elle la lit.
- La 6e fois, elle lève le nez à sa vue.
- La 7e fois, elle la lit complètement et se dit: « Bon sang!»
- La 8e fois, elle dit : « Encore cette sacrée annonce! »
- La 9e fois, elle se demande si ce que vous offrez donne quelque chose.
- La 10e fois, elle demande à son voisin s’il a essayé ce produit.
- La 11e fois, elle se demande comment son annonceur la rentabilise.
- La 12e fois, elle croit que ce doit être un bon produit.
- La 13e fois, elle croit qu’elle vaut peut-être quelque chose.
- La 14e fois, elle se souvient avoir déjà voulu un tel produit, il y a longtemps.
- La l5e fois, elle se tourmente car elle ne peut pas se permettre d’acheter ce produit.
- La 16e fois, elle croit qu’elle achètera ce produit un jour.
- La 17e fois, elle s’écrit une note pour ne pas oublier d’acheter ce produit.
- La 18e fois, elle se plaint de son manque d’argent.
- La 19e fois, elle se plaint encore de son manque d’argent.
- La 20e fois qu’elle voit l’annonce, elle achète le produit offert.
Et si vous croyez que cette énumération est le fait d’un théoricien moderne du marketing et de la publicité, détrompez-vous. Cette liste a été rédigée par un certain Thomas Smith à Londres en 1885 et elle est encore empreinte de vérité aujourd’hui.