Espionnage des journalistes par le SPVM

Qui osera devenir un sonneur d'alarme?

J’ai toujours été fasciné par la capacité qu’ont les organisations de gérer les crises qu’elles ont elle-mêmes provoquées. À cet égard, personne n’a de félicitations à faire au SPVM. Oui, la police a un travail à faire mais encore oui, les médias aussi. Faut souligner les mesures que le gouvernement a rapidement mises en place pour encadrer les mandats de surveillance policière du trafic d’appels sur les cellulaires des journalistes dans le but de protéger les sources journalistiques.

L’état repose sur trois pouvoirs centraux: le législatif qui vote les lois, l’exécutif qui les mets en oeuvre et le judiciaire qui sanctionne les écarts de conduite. La police vient en support au troisième pouvoir, qui encadre les actions des policiers dans leurs enquêtes. Quant à eux, les médias, à qui on s’entend pour donner le nom de quatrième pouvoir, répond au droit du public à l’information. Pour s’assurer que les journalistes puissent faire leur travail, on leur a collectivement reconnu le droit de protéger leurs sources. Sinon, qui parlera aux journalistes pour dénoncer des situations intolérables ou pour les informer de faits qui méritent d’être portés à l’attention du public. Les journalistes professionnels évaluent ensuite ces informations, les vérifient et décident ou non de les diffuser s’ils estiment qu’il en va de l’intérêt public. 

Que la police fasse enquête pour savoir si l’un des leurs a coulé de l’information confidentielle est une chose. Ce ne serait pas la première fois que cela arrive. Que la police fasse surveiller les téléphones des journalistes pour se rendre la vie plus facile en est une autre car dans ces conditions, qui osera ensuite devenir un sonneur d’alarme ?