Décret de Trump

Impacts au Canada

L’impact du décret de Trump sur l’immigration et ses impacts au Canada: bien sûr qu’il ne faut pas exciter le taureau, mais la population canadienne a besoin d’être rassurée sur l’attitude du gouvernement canadien.

Plusieurs dizaines de migrants devenus illégaux risquent leur vie pour entrer au Canada en raison de l’entente sur les tiers pays sûrs convenu entre les USA et le Canada. Selon l’accord, les personnes ayant déjà demandé l’asile aux États-Unis, reconnu comme un pays sûr par le Canada, ne peuvent présenter une autre demande au Canada s’ils ont été refusés aux États-Unis. Et comme les conditions d’admissions ont été considérablement resserrées aux USA depuis l’élection de Donald Trump, les réfugiés traversent la frontière canadienne au péril de leur vie pour entrer même illégalement chez nous, considéré plus accueillant.

Pour diverses raisons, notamment celles relatives à la sécurité, certains s’inquiètent de la recrudescence de cette forme d’immigration. D’autres, avec raison, s’inquiètent aussi du resserrement sans raison apparente des conditions d’admission des ressortissants canadiens aux postes frontières américains. On parle de plus en plus de profilage racial et religieux par les agents de douanes américains.

Le Canada va bénéficier économiquement du resserrement des règles américaines en matière d’immigration. Déjà, certaines industries, dont celle des hautes technologies par exemple, préfèrent s’établir au Canada plutôt qu’aux USA en raison de la plus grande souplesse d’accueil des travailleurs étrangers. Mais le Canada n’est pas un vassal du président américain et le fait de ne pas réagir aux conséquences canadiennes des politiques de Donald Trump commence à indisposer une partie de la population.

Le fait que le gouvernement Trudeau ait choisi de ne pas faire de vagues et préfère réagir timidement et sans bruit par le biais des officines diplomatiques se défend. En termes d’image toutefois, on s’attend au Canada à être rassuré et convaincu que notre gouvernement est en contrôle de la situation. Pas que notre ministre des relations internationales, Chrystia Freeland, tente de passer entre le mur et la peinture lorsqu’il est question des Américains et de leurs pratiques de contrôle des frontières, et tonne, de façon émotive et suspecte en raison de ses ascendances ukrainiennes, contre les Russes qu’elle accuse de vouloir perturber nos pratiques démocratiques.

Justin Trudeau est de nouveau appelé à condamner le décret de Donald Trump,  Stephanie Levitz, 6 mars 2017