Légalisation de la marijuana

En gestion des risques, le principe de précaution nous impose une certaine réserve lorsque la science et les connaissances techniques ne sont pas à même de fournir des certitudes, principalement dans le domaine de l’environnement et de la santé. La légalisation de la marijuana nous pose un défi à cet égard, notamment en matière de sécurité routière.

Même si les partisans de la légalisation y voient un moyen de contrôler le trafic qui s’en fait et une source de revenus additionnelle pour l’État par les taxes qui y seront rattachées, une étude récente de l’Institut national de la santé publique publiée à la fin de l’été 2015 (voir plus bas) nous impose de pousser la réflexion plus loin. L’usage régulier et sans contrôle du pot a des conséquences pour la santé de ceux qui s’y adonnent et pour la sécurité, notamment routière. Cette crainte est partagée par 63% de la population selon un récent sondage mené pour le compte du CAA.

Autre constat encore plus inquiétant du sondage réalisé auprès de 2012 personnes: «26 % des Canadiens âgés de 18 à 34 ans croient que les capacités d’un automobiliste demeurent inchangées ou se voient améliorées avec l’usage de la marijuana». Cette perception des jeunes adultes canadiens est en contradiction avec une étude du Centre canadien de lutte contre les toxicomanies citée par la CAA qui dit que «la marijuana altère les fonctions cognitives et motrices nécessaires à la conduite et double le risque d’accident». Voilà une véritable menace quand on sait que même sans ajouter ce nouveau risque, le nombre des accidents automobiles dans cette tranche d’âge a déjà de quoi inquiéter.